lundi 30 octobre 2006

Les enfants d'Abraham

C'est une nouvelle émission sur Direct8, la chaîne de la TNT. Le concept : revenir sur l'actualité du mois avec un prêtre, un rabbin et un spécialiste du monde musulman. Trois personnages hauts en couleurs, amis dans la vie. Trois représentants qui se sont éloignés de leurs "paroisses".Le débat décolle entre ces trois hommes et en fin d'émission avec un dernier invité.

De la belle télévision. Vraiment.

De 18 à 19h, les derniers dimanches du mois.
Sur Direct8.

Cache ta joie!

On a eu tellement peur que les banlieues nous fassent un coup de remets-en , que voilà que nous y sommes. Les jeunes ont pu voir à la télé qu'on avait peur d'eux. Alors ça les a fait rire. Tournée pour tout le monde. Mais regardez comment on parle d'eux. "Les banlieues brûlent". Pas d'individus, pas de personnalités, juste des immeubles. Des tours délabrées ont décidé de brûler.

Par contre s'il y en a un qui est content, c'est bien notre ministre-candidat Nicolas Sarkozy. Il peut montrer son visage ravi devant les télés et jouer au gars sérieux qui fait des choses importantes. Mais regardez-le! Il est content que ça brûle!! Pourquoi est-ce qu'il aurait transmis à la presse un rapport des Renseignements Généraux à la presse disant que "toutes les conditions étaient présentes" pour que ça explose?

C'est un ministre en campagne qui se fout de savoir ce qu'il récoltera s'il est élu. Il met de l'huile sur le feu pour des effets à court terme. Mais dans un an, deux ans... Mon colocataire a écrit sur son blog un texte sur une manifestation de mercredi dernier (noticiasfrancesas.blogspot.com). C'était une manifestation organisée pour rappeler les événements de l'année dernière mais pour demander des réformes et des politiques pour sauver la banlieue. Ces jeunes n'ont pas eu le droit d'aller jusqu'à l'Assemblée Nationale.

ça sert à quoi de frustrer ceux qui justement veulent régler leurs problèmes sans violence, mais avec des mots? Est-ce que ça ne revient pas à leur mettre un bidon d'essence et un briquet dans les mains?

J'espère que ce n'est pas ce que nous allons récolter.

mardi 24 octobre 2006

Mémoires de nos pères - à voir


Le dernier film de Clint Eastwood parle d'Histoire. Il parle d'un moment où les Etats-Unis doutaient d'eux-mêmes. D'un moment où une photo leur a donné confiance.

C'est l'histoire de la très célèbre photo de Joe Rosenthal où six Marines dressent un drapeau sur l'île d'Iwo Jima. Ou plutôt l'histoire de l'utilisation qui en a été faite.

Rappel des faits: pendant la bataille la plus sanglante du Pacifique, sur l'île d'iwo Jiwa, des Marines atteignent au cinquième jour de la bataille le sommet le plus haut. Et y plantent un drapeau américain.

Sur les six qui sont sur la photo, trois meurent les jours qui suivent. Mais le gouvernement américain perçoit très vite l'impact que cette photo a sur les citoyens américains. Il décide de rapatrier les trois survivants et de leur faire faire une tournée à travers le pays pour inciter le peuple à acheter des Bons du Trésor. Pour financer l'effort de guerre.

Ces trois soldats sont jeunes, patriotes. Mais ils se sentent manipulés et surtout, ils culpabilisent d'être à l'arrière alors que les copains sont encore au front. Ils en souffrent. Pas tous de la même manière. L'amérindien a plus de mal à se mettre dans la peau d'un héros.

Comme touours dans les films de Clint Eastwood, la critique est subtile. Pas de manichéisme. L'horreur de la guerre est montrée dans son absolu. Pas de bonnes ni de mauvaises manières de faire la guerre. La guerre, c'est la guerre.

Il ne dénonce pas entièrement le fait que le gouvernement a manipulé l'opinion avec une photo. Il montre ce qu'on peut faire avec une photo. Est-ce bien ou mal? Ce n'est pas au réalisateur de nous le dire.

Mémoires de nos pères sort demain en salle.
Réalisateur: Clint Eastwood
Avec: Ryan Phillippe - Jesse Bradford - Adam Beach

lundi 23 octobre 2006

Jamais trop tard?

Souvent quand un artiste ou un écrivain meurt, c'est le moment où il est le plus lu ou écouté. J'en ai fait la preuve, puisque j'ai lu ces dernières semaines Tchétchénie, le déshonneur russe d'Anna Politkovkaïa. La journaliste russe assassinée.

Lire un livre d'elle, c'est terrible. On prend en pleine figure toutes ces choses qu'on ne veut pas voir. La guerre, mais pas seulement. Dans le cas de la Tchétchénie, c'est plus que ça. Primo Levi disait dans "Si c'est un homme" qu'il y a un moment dans les camps d'extermination où le Bien et le Mal n'ont plus de signification pour personne. Anna Politkovskaïa est allée dans ces endroits où la moralité n'est plus rien. Elle le disait elle-même, les Tchétchènes et les soldats russes là-bas sont devenus des animaux.

Dans la conclusion de son livre, elle nous explique pourquoi elle a voulu écrire ce livre:

"Le journaliste doit produire des reportages, des commentaires, des interviews. Et les larmes qu'il verse à telle ou telle occasion n'intéresse au fond, personne. Décris ce que tu vois, rassemble les faits, analyse-les, un point c'est tout.

Mais beaucoup de choses restent en dehors de nos publications. Y compris le quotidien de nos séjours en Tchétchénie. Pourtant ces "détails" peuvent aider le lecteur à comprendre le regard du journaliste sur l'événement dont il a été témoin et qu'il a essayé de décrire avec exactitude. Le plus souvent, c'est celui d'une personne qui manque de sommeil, qui est affamée, sale et effrayée à mort, comme n'importe quel habitant de Tchétchénie."

Ce livre est celui d'une journaliste hors-normes, qui n'était pas obligée d'aller en Tchétchénie, risquer la mort et la torture. Et la trouver.

Et pourtant elle l'a fait. Nous, nous lisons ces livres et nous restons au chaud dans nos bonnes consciences.

après les blagues des Belges... les blagues de Sarko!!

Au moment de distribuer les vertus aux peuples, Dieu convoqua les anges:

"Chaque peuple aura deux vertus: les Anglais seront flegmatiques et ironiques, les suisses précis et pacifistes, les japonais travailleurs et réalistes, les italiens joyeux et humanistes et les français, intelligents honnêtes et sarkozystes.

Un ange dans l'assistance prit la parole:

"Excusez-moi, vous aviez dit DEUX vertus, pourquoi les français en ont trois?

Dieu:

"Non, j'ai bien dit deux. Un français, s'il est intelligent et sarkozyste, ne pourra pas être honnête. S'il est honnête et sarkozyste, il ne pourra pas être intelligent. Et s'il est honnête et intelligent, il ne pourra pas être sarkozyste!"

(un moment de détente ne fait jamais de mal)

Chasse à l'enfant (toujours d'actualité)

Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan!

Au dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau

Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan!

Qu'est-ce que c'est que ces hurlements

Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan!

C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant

Il avait dit J'en ai assez de la maison de redressement
Et les gardiens à coups de clefs lui avaient brisé les dents
Et puis ils l'avaient laissé étendu sur le ciment

Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan!

Maintenant il s'est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes les touristes les rentiers les artistes

Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan!

C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant
Pour chasser l'enfant pas besoin de permis
Tous les braves gens s'y sont mis
Qu'est-ce qui nage dans la nuit
Quels sont ces éclairs ces bruits
C'est un enfant qui s'enfuit
On tire sur lui à coups de fusil

Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan!

Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rage

Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan!

Rejoindras-tu le continent! Rejoindras-tu le continent!

Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau.

Jacques Prévert, Paroles.

lundi 16 octobre 2006

Nicolas Sarkozy, VERBATIM

Le 12 octobre, Nicolas Sarkozy à Périgueux:

"La France est prête à organiser le dialogue entre l'Etat et les grandes religions, elle veut que tous les croyants puissent prier dans des lieux de culte convenables, elle veut que les croyances de chacun soient respectées, mais elle ne veut renoncer ni à la liberté d'expression -les menaces contre un enseignant sont un scandale - ni à la laïcité. Elle ne veut pas le voile à l'école, ni l'infériorisation des filles, ni les mariages forcés, ni la polygamie, ni l'excision. Elle ne veut pas de la confusion entre le spirituel et le temporel, ni du fanatisme. Elle ne tolérera sur son sol ni les guerres de religions, ni le séparatisme religieux, ni l'extrémisme sous quelque forme que ce soit".

"Je ne veux pas que ceux qui fraudent l'assurance chômage, l'assurance maladie, les allocations familiales, ceux qui escroquent le fisc ou les ASSEDIC, ceux qui détournent de l'argent public par copinage ou par favoritisme, continuent de mettre en péril la solidarité nationale. Parce que cela renforce la crise morale et la défiance vis-à-vis de ceux qui sont vraiment dans le besoin".

"Je propose que l'on supprime tous les organismes, toutes les commissions, tous les comités, tous les observatoires qui ne servent à rien, et qu'on continue de créer à tour de bras pour satisfaire des clientèles ou pour faier croire qu'on est décidé à s'attaquer à des problèmes qu'en réalité on ne veut pas résoudre".

"Je veux dire aux juges que je veux une justice respectée.
Je veux dire aux juges que je sais à quel point leurs conditions de travail sont difficiles, à quel point leurs moyens matériels sont insuffisants. Je veux leur dire combien la justice à mes yeux est une institution essentielle de la République.
Mais je veux leur dire aussi que dans la République nul ne peut prétendre se soustraire à la critique. Je veux leur dire que l'indépendance de la justice ne peut les exonérer d'avoir à rendre des comptes au peupl ede la manière dont la justice est rendue en son nom. Je veux rappeler qu'ils ont mission d'appliquer la loi, non de la faire. Je veux rappeler qu'ils ont à juger en fonction du droit et non d'une idéologie. Je veux rappeler qu'ils ont pour fonction de rendre justice aux victimes".

Démagogie: Politique par laquelle on flatte, on exploite les sentiments, les réactions des masses.

Démagogue: Personne qui flatte les masses pour gagner et exploiter leur faveur.