DOMINIQUE FARUGGIA

S'est dit Sarko-compatible ce soir à la télé... Dommage.

CARTON BLANC

Ce soir Catherine Nay était reçues chez Thierry Ardisson, dans l'émission "Salut les Terriens". Alors elle a bien retenu la leçon de Duhamel, elle n'a pas voulu nous dire pour qui elle allait voter.

Cette journaliste de Europe1 vient pourtant de signer une biographie de Nicolas Sarkozy, très élogieuse et très éloignée d'un travail de journaliste. Face à Thierry Ardisson elle a tout défendu du ministre de l'Intérieur. "Il a grandi devant la télévision, il voulait être dans la lumière. Il a voulu être chanteur mais il chantait faux. Alors il a choisi la politique." C'est rassurant.

En tant que journaliste, défendre bec et ongle les moindres décisions, propos ou coucherie du ministre, c'était indécent. Mais c'est fidèle au livre qu'elle vient d'écrire "Un pouvoir nommé désir": "Il est fait pour commander, impulser, décider."

Ouah... Quel recul et quelle impartialité... Mais elle, elle reste sur Europe1. Puisqu'elle a refusé de dire pour qui elle allait voter.

Mais, pour qui elle va voter?

BERNARD ET COMPAGNIE

Bon, ça y est! Cette fois-ci, Ségolène Royal a arrêté les gaffes, selon les journalistes, et a fait une bonne performance sur TF1 lundi, toujours selon les journalistes.

C'est flagrant de voir qu'on (les journalistes) veulent la cantonner à son rôle de "femme". De sa prestation sur TF1, on ne retiendra pas les précisions qu'elle a faite: non, on ne peut pas relier immigration et violence ; non, crise du logement et immigration, ce n'est pas lié ; si, il faut maintenir le clivage gauche-droite parce qu'il y a des projets de société différents...

Non, visiblement la seule chose qu'il fallait retenir (selon les journalistes), c'est quand elle est allée toucher le bras de Bernard, 60 ans, en chaise roulante, qui pleurait en évoquant la mort d'un de ses amis. Là, c'est du féminin, là c'est du "Ségolène". Alors, il y en a pour dire qu'elle en a trop fait, d'autres pour dire que c'était absolument génial.

Qu'est-ce qu'elle pouvait faire d'autre? Rester loin de lui? Il me semble qu'elle est restée très sobre et qu'elle semblait surtout mal à l'aise... On en connaît d'autres qui ne se seraient pas gênés pour en profiter un max: "Je vous comprends, moi aussi j'ai souffert, et c'est pour ça que j'ai changé... Depuis que je suis cocu, je peux comprendre toute la misère du monde..."

Y en a pour qui c'est plus facile...

Patrick Balkany avait été condamné par la justice à deux ans de prison avec sursis, deux ans d'inéligibilité, 30 000 euros d'amende, 120 000 euros de dommages et intérêts. Et il devait rembourser sa ville, Levallois-Perret (92), de quelques 524 000 euros et 230 865 euros pour les intérêts.

Après sa condamnation, il avait été réélu par les habitants de cette ville. Déjà, on peut se poser des questions. Est-ce qu'ils aiment vraiment ça, se faire dépouiller?

Enfin, bon. Ils font ce qu'ils veulent. Mais récemment, le maire, Patrick Balkany vient de se faire voter une petite amnistie, rien que pour lui. Qui lui permet de ne pas rembourser les intérêts (230 865 euros, pour mémoire). Il ne reste plus qu'à notre ministre des finances, Thierry Breton, à valider cette décision. Il a déjà annoncé que sur le principe, il ne s'y opposait pas. (Principe, quel principe?)

Ce qu'il y a de bien à l'UMP, c'est Sarkozy, pour être élu, se fait le défenseur de la moralité en politique, et que ses collègues de l'UMP s'empressent de ne pas les respecter.

Alors, qui croire?

Ségolène Royal et l'immigration

Dans une lettre ouverte à l'association Terre d'Asile, la candidate socialiste avait annoncé ses positions sur l'immigration avant son discours fleuve de Villepinte de dimanche dernier.

Plus humaine, plus conciliante que son adversaire politique Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal a annoncé des mesures pour une régularisation automatique. S'inspirant de l'exemple espagnol, elle régulariserait tous les sans papiers qui ont un contrat de travail ou une promesse de contrat. Les personnes présentes sur le territoire français depuis longtemps, les familles avec les enfants scolarisés, toutes seraient régularisées.

C'est une grande différence par rapport à la politique de "faveurs" du ministre de l'Intérieur. A dossiers équivalents, des familles ont pu être régularisées cet été, d'autres, non ; en raison des quotas que Nicolas Sarkozy avait exigés aux préfectures.

Dans un cas, l'humain est limité à un nombre, la société à des "résultats", dans l'autre, on respecte le principe de notre démocratie: l'égalité. Dans ce cas: l'égalité de traitement.

Seul bémol aux positions de la candidate: elle dit qu'on ne peut ouvrir nos frontières aux immigrés car un afflux important créerait une pression à la baisse sur les salaires. Ce constat n'a jamais été fait sur le terrain. Même si certains patrons ont toujours utilisé la main d'oeuvre immigrée peu qualifiée pour faire pression sur leurs employés.

Mais il me semble que ce n'est pas du côté des immigrés qu'il faut intervenir...

Séparation des pouvoirs

Aujourd'hui s'ouvrait le procès dit des "caricatures". Le journal satirique Charlie Hebdo, mis en examen par des associations musulmances pour avoir porté atteinte à l'image de l'Islam. Procès absurde dans un pays où la liberté de presse est censée être un principe de la démocratie.

Pourtant, les défendeurs de la liberté de la presse n'étaient pas tous les bienvenus. Car un autre principe organise notre démocratie: la séparation des pouvoirs. Quand Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, envoie un faxe pour prendre la défense du journal, il n'est plus à sa place et cela met en danger les piliers de notre République.

Il a confondu avec son autre rôle: candidat à la présidentielle. Il est vraiment temps qu'il choisisse et qu'il quitte le gouvernement.

Appel à la manifestation

Samedi 10 février, pour répondre à la présence incessante de la police dans le 10ème arrondissement (du fait de la présence du QG de Nicolas Sarkozy), nous irons faire une sortie des classes un peu originale, avec le Réseau Education Sans Frontières:

Rendez-vous à 11h30 à l'Ecole du Faubourg Saint Denis, à l'angle de la rue de Metz et de la rue du Faubourg Saint Denis.

Soyez nombreux!!!

Le Piège, place de la République

Mardi dernier, comme toutes les semaines, les Restos du Coeur distribuaient des repas Place de la République. La police était là, aussi.

La démarche n'était pas la même. Ils ont vérifié les papiers des gens qui venaient manger et ont arrêté 21 sans papiers.

Une "rafle", c'est toujours cruel et ça ne devrait pas arriver. Mais quand en plus, elle utilise la faim et la misère, pour trouver plus de proies, il n'y a plus de mots.

Cet été les sans papiers avaient peur de manifester parce que la police en profitait pour les arrêter. Si maintenant, ils ont peur d'aller manger...