lundi 8 janvier 2007

Les Enfants de Don Quichotte en campagne

Un joli conte ou plutôt un joli coup médiatique pour Les Enfants de Don Quichotte qui ont réussi à imposer la situation des Sans Domicile fixe comme thème de campagne. Et c’est difficile de ne pas faire le rapprochement entre la charte du Canal Saint Martin, pétition pour l’accès de tous à un logement et le pacte écologique de Nicolas Hulot. Un nouveau modèle est né pour influencer dans la campagne électorale : médiatiser un fait de société pour forcer la main, aujourd’hui au gouvernement, demain aux candidats à l’élection présidentielle. De Jacques Chirac à Ségolène Royal, en passant par Nicolas Sarkozy, presque tous les hommes politiques se sont emparés du sujet. Et c'est déjà une sacrée réussite!

Quant à installer durablement le thème des sans-logis au centre d’une politique, rien est moins sûr. La loi qui sera présentée dans quelques jours sur le droit au logement opposable est en effet difficilement applicable : On compte environ 86 000 sans logis en France pour 7500 logements construits en 2005. Et cette loi n’imposera pas la construction de nouveaux logements. A prévoir, donc, de sérieux embouteillages dans les tribunaux administratifs.

Mais qui s'en préoccupe, l'heure est aux promesses électorales...

Libellés : ,

1 commentaires:

Blogger ze masked pingouin a dit...

comme tout le monde, j'approuve le principe de toute action pour obtenir le règlement de cette effrayante situation des SDF. Dans le cas du canal St Martin et des Enfants de Don Quichotte, je me sens très réservé par rapport à cette opération -et, pour tout dire, carrément sceptique. Déjà, il y a dans la mise en scène quelque chose qui me rappelle Paris-Plage, même étalage ostensible, même théâtralisation, les télés, les médias, les people sont au rendez-vous de la solidarité.

Je ne connaissais pas Augustin Legrand ; lorsque je l'ai vu sur son site http://www.artmedia.fr/TALENTS/fiche.cfm?id=14322
il y avait une photo de lui, jeune homme propret ; impossible de reconnaître en lui cet homme hirsute, mal rasé, mal peigné, mal vêtu que j'avais vu à la télé ; pourquoi faut-il qu'il se soit fait une tête de SDF de cinéma? Et puis, dans son ton, une véhémence qui veut trop convaincre, qui crie une conviction vitale me rappelant les accents de l'Abbé Pierre dans les années '50. De là à penser qu'il joue un rôle? Il est vrai que c'est un comédien, homme de théâtre qui n'y occupe pas vraiment une place prépondérante mais tout de même, homme de théâtre, et tout ceci donne un parfum de jeu théâtre, renforcé par cette parodie de grève de la faim arrêtée au bout de 24 h.

Je dois être cynique, mais j'embraye immédiatement sur le financement : ces centaines de tentes ont été achetées, ou louées, mais avec quel argent ? Je ne sache pas qu'il soit dans l'habitude du commerce de donner ou prêter leur stock pour la beauté du geste. Et ce n'est pas la première fois que je constate que le financement de opérations est une chose que l'on évite d'aborder en France, par un accord tacite entre les acteurs, le public -et les médias ...

9:39 PM  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil