Nicolas Sarkozy Président!

C'était donc hier. Hier que Nicolas Sarkozy est devenu le candidat officiel de l'UMP pour les élections présidentielles. Pas de grosses surprises, mais une quand même : 62% des militants ont voté alors qu'il n'y avait franchement aucun suspens... Pour ceux qui ne le savaient pas, Nicolas Sarkozy a des fans.

Le discours du nouveau candidat se voulait celui du changement. "J'ai changé". ça, il nous l'a dit neuf fois pendant son discours. Vraiment? Dans le ton, dans la forme, peut-être. Mais on ne construit pas un projet politique sur: "je peux comprendre celui qui souffre parce que moi aussi j'ai souffert".

Dans les faits, Sarkozy n'a pas changé. Même s'il a fait appel à des références de gauche, sa proposition d'un bouclier fiscal à 50% est une mesure exceptionnellement libérale (s'il est élu, les citoyens ne pourront pas être imposés au-delà de 50%), la loi sur le travail minimum en tant de grève est une atteinte grave au droit du travail et au droit de grève en particulier.

Et surtout, il n'a pas changé parce que son discours est toujours truffé de contradictions, qui révèle son populisme et sa démagogie. Un coup il parle au travailleur qui veut se protéger des patrons, des délocalisations et des licenciements, un coup il parle aux grands patrons qui veulent protéger leur patrimoine en leur promettant un allègement drastique des droits de succession, ce qui est totalement contradictoire avec toute sa rhétorique sur le travail et le mérite.

Quand un jeune héritier touche le capital et le patrimoine de ses parents, où est le mérite? Où est le travail?