jeudi 21 septembre 2006

une petite note d'humour... politique bien sûr!

Chut, il ne faut pas le dire mais je travaille sur une émission d'actualité internationale en ce moment et comme première tâche, on m'a demandé de prendre contact avec Alain Juppé pour une émission sur la politique étrangère de la France.

Après un assez grand nombre d'appels un peu partout en France, je trouve le numéro de téléphone portable de son chargé de campagne pour les municipales de Bordeaux. Réponse: "non, Monsieur Juppé est à Bordeaux, il y reste, il ne se consacre qu'à la campagne pour la mairie de Bordeaux, et d'ailleurs il ne s'intéresse qu'à Bordeaux et aux Bordelais."

Bon, d'accord, c'est noté.

lundi 18 septembre 2006

petite note

Bon je sais, je suis moins légère, moins futile aussi... mais à mon tour j'entre en campagne électorale... et c'est vrai que c'est jamais bien drôle!

Loi sur l'immigration (suite)

Bon c'était pas la seule chose à dire sur cette loi... mais faut bien procéder par étapes! L'idée globale de la politique du gouvernement, c'est la méfiance. On se méfie et donc on contrôle.

Immigration subie, y a pas à dire, c'est moche. ça renvoie à pas mal de phantasmes de l'étranger venu en France pour voler les emplois, les richesses, ... mais derrière ce mot, le gouvernement vise principalement le regroupement familial. Souvenez-vous de ce discours de Jacques Chirac pendant la campagne présidentielle de 1996: (de mémoire) quand l'ouvrier français voit vivre à côté de lui, un Africain avec trois ou quatre femmes et une dizaine d'enfants, vivre aux crochets de la France, et qui ne participe pas à la solidarité nationale puisqu'il ne paye pas d'impôts, si en plus vous rajoutez le bruit et l'odeur... etc.

Déjà en 2003, le gouvernement avait durci les conditions du regroupement familial. La dernière loi en rajoute une couche. Désormais, un étranger résidant légalement en France peut demander à être rejoint par sa famille (conjoint et enfants) 18 mois après son arrivée (au lieu de 12 mois auparavant).

Pour obtenir le regroupement familial, il y a trois conditions: des conditions de ressources. Elles doivent atteindre un montant au moins égal au salaire minimum de croissance mensuel en fonction du nombre de membres de la famille. Le RMI, l'allocation solidarité aux personnes âgées, les allocations d'insertion, les allocations de solidarité spécifique, les allocations équivalent retraite ne peuvent pas être comptabilisées dans les revenus du demandeur.

Autre condition: le logement du demandeur doit correspondre en termes de superficie, confort et habitabilité "à un logement considéré normal pour une famille comparable vivant dans la même région géographique en France". Juste une question: qui décidera de la normalité du logement?

Dernière condition: des conditions d'intégration. Le demandeur doit exprimer "son engagement personnel à respecter les principes qui régissent la République française". A priori, rien à dire sur ça. Sauf qu'il faudrait savoir qui aura compétence pour vérifier si cet engagement est respecté? Le maire de la commune, le préfet, les Renseignements Généraux? Est-ce que ce ne serait laisser la porte ouverte à l'arbitraire de "l'autorité administrative", comme c'était déjà le cas avec la circulaire sur les expulsions d'enfants de cet été?

Aux familles ayant obtenu le regroupement familial, on ne délivrera plus de carte de résident mais des titres de séjour qui ont une validité de un an. Tous les ans, les familles seront donc contrôlées pour voir si elles respectent les trois conditions ci-dessus... angoisse permanente de repartir au pays, précarité de la situation (comment construire un projet d'étude, professionnel, de vie?)

Nicolas Sarkozy, qui nous clame que lui, lui seul peut-être même, ose s'avouer libéral, blairiste, bushiste, que la France est le terreau du conservatisme ringard et réactionnaire, nous a confectionné une gentille petite loi planificatrice. Pour un marché du travail totalement régulé par un Etat totalement présent. Hypocrisie? Electoralisme? Dans tous les cas, il compte bien sur l'ignorance des électeurs pour arriver jusqu'à ses fins. Car qui, quel éditorialiste, journaliste, a expliqué tout ça?

Loi sur l'immigration

Cet été, on a entendu à plusieurs reprises des mots tels que immigration subie, choisie, jetable... Qu'est-ce qu'il y a derrière ces mots? Au final, on n'a pas eu beaucoup d'explications, des débats consensuels sur l'immigration, sans dire les choses... et surtout sans expliquer la loi qui a déclenché tout ça.

J'ai décidé alors de la lire, cette loi et c'est ce qui explique entre autres mon silence angoissant(!). Elle est longue et je n'ai jamais fait de droit ou si peu... qu'il m'a fallu pas mal de temps et de soirées, courbée sur mes feuilles, les genoux sous le menton.

Je dirais en préambule qu'elle va beaucoup plus loin que je ne pensais, et que je suis vraiment surprise du peu de bruit qu'elle a déclenché. Finalement, tout le monde était presque d'accord pour dire que c'est inhumain d'expulser des enfants... mais on n'a pas parlé des nouvelles mesures, et on ne s'en est pas inquiétés non plus. Grave erreur.

Immigration choisie, c'est bien beau... mais comment fait-on pour choisir? On va au marché, ou à la bourse et on dit: "j'aurais besoin de 30 maçons et de 23 plombiers s'il vous plaît"? Caricature? Mauvaise foi de celle qu'on sait déjà à gauche et contre tout ce que fait un gouvernement de droite?

Je suis désolée, c'est pas ça... La dernière loi en date sur l'immigration et l'intégration prévoit que chaque année le gouvernement présentera au Parlement français une prévision des besoins sur le marché du travail, par régions. A la suite de quoi, des contacts seront pris dans les pays d'émigration pour un nombre donné de plombiers, de maçons, ...

A ces personnes recrutées, on leur donnera un titre de séjour temporaire sur lequel seront inscrits le métier pour lequel il a été invité à venir et la région dans laquelle il est autorisé à rester. Ce qui signifie en clair, qu'un Malien, recruté pour être maçon (il paraît qu'on en manque cruellement) en Bretagne, n'aura pas le droit d'exercer un autre métier, et n'aura pas le droit de sortir de Bretagne. S'il veut aller voir son cousin, recruté en région parisienne pour être balayeur, ... eh bah non!

Alors comprenez ma stupéfaction à la lecture de cette loi...